La paresse au travail

JOUONS AVEC LES MOTS

Le verbier de la paresse de Sabé

LENTEUR – vitesse insolite de la paresse

DES CHOSES INUTILES – petites choses minutieusement créées pour rien

SÉRIES – invention de la télé pour aider les agités mentaux à s’asseoir sur le canapé

Verbier de la paresse de Ingrid

La Paresse est un voyage entre partir et rester

La Passion est à mi-chemin entre liberté et conditionnement

L’Adaptabilité est une transition consciente de sa puissance

Verbier de la paresse de Alexandre

Temps = Entend le présent passé au futur le temps d’un instant 

Méditation = La tentation est forte de médire sa paresse, médicalement c’est une bonne incantation 

Activité = Naître ou ne pas naître actif.ve ? Réactif à la proactivité j’acte qu’il est temps d’éviter la suractivité.

Travail de définition paresseuse… de Clarisse

Utopie : rêve tapi en soi s’envolant sur un tapis de soie volé.

Douceur, qualité caressante comme une grande sœur aimée.

Hamac : endroit où poser son âme quand elle est en vrac.

Efficacité : attention ! concept très en vogue dans la cité. Se méfier !

Réalité : devrait être systématiquement augmentée.

Objectifs : trop souvent demandés avec subjectivité. Abject !

Haïkus Travail et Paresse de Marie

Rêve

Eve, la première à croquer

Rêve, être Eve

à nouveau

Alanguie

Dans mon lit

Épuisement

Pose la question

Et puis maintenant ?

Que faire ?

Comment être ?

Apaisement

Répond à la question

ci-dessus :

La paix !

Maintenant !

Sourire

Sous le rire

Cet espace

Délicat, Discret

Accueillant

ÉCRITURE AUTOMATIQUE

La paresse au travail un nouveau concept, un nouvel art de vivre ?

La paresse pour tous

Bonjour, bienvenue dans le rôle de votre nouvelle vie :

« La paresse pour tous ».

Entrez s’il vous plaît

N’ayez pas peur

Vous avez ici des porte-manteaux pour vous délester

de vos fatigues,

peur de l’avenir,

du manque,

soucis en tous genres.

On a mis au mur des patères de différentes couleurs, choisissez celle que vous préférez.

Déchaussez-vous, chaussures et chaussettes !

Vos pieds apprécieront

la moquette,

le sable,

la boue,

la terre,

et l’eau.

Je vous attends au bout du couloir.

Voici maintenant la salle de sieste :

Lits ou reposoirs,

matelas,

canapés,

coussins gonflables, à billes, à bulles ou à balles.

Choisissez celui de l’humeur du jour ou de la nuit.

Je vous attends au bout du couloir.

Voici maintenant, la salle du bon goût :

Sucré, salé, épicé, amer, doux, dur, liquide, solide, en bocal, en théière, en cafetière, en gourde, en verre….

Reprenez-en, reprenez-vous, répandez-vous.

Je vous attends au bout du couloir.

Voici maintenant la salle commune :

Les limites, les cloisons tombent.

Vous partagez, vous entendez, vous participez à la musique collective, à l’effleurement, l’accumulation des voix.

Regardez, éprouvez, sentez et choisissez votre place.

Je vous attends au bout du couloir.

Voici maintenant la salle des individus :

Chacun son bureau, son espace, voix intime, intérieure, pas de bruit !

Silence

Lumière

Ça tourne

Clap : La paresse pour tous Scène 1/1 première !

Action

Marie

La paresse au travail

« Trouve-toi un travail » : injonction paradoxale ou pression sociale ?

J’ai travaillé dur à l’école pour exercer un travail qui me plaît. Maintenant que j’ai un travail, je travaille la semaine et comble du sort ma tête travaille le soir et le week-end.

Mais quand est-ce qu’on prend le temps de travailler sur soi et surtout pour soi ?

=> prendre son temps paraissait impotent

=> réfléchir autrement paraissait inimaginable

=> gérer ses efforts paraissait impossible 

Pourtant, ceux sont bien les opposés qui satirent

Nous pouvons donner l’impression de travailler à ceux qui paressent comme nous pouvons travailler pour laisser plus de place à la paresse.

Alexandre

Profession de foi

Paresseux, paresseuses !

Il est temps à présent de dire STOP !

Stop au harcèlement DU travail qui nous mine et sape peu à peu les fondements mêmes de nos vies, faites pour le plaisir et la douce jouissance.

Stop à l’injonction du toujours plus, à la dictature de l’efficacité, de la réussite, des objectifs.

Retournons cela comme un gant, posons-nous telles d’indolentes odalisques dans la salle de coworking, tendons nos hamacs entre deux ordinateurs, déclarons la machine à café lieu décisionnaire, décrétons l’obligation légale de courtes plages de travail facultatif entre de longues pauses de rêverie obligatoire.

Paresseux, paresseuses, il est temps à présent de dire, paraphrasant le poète :

“ Ô temps de travail, suspends ton vol de nos vies !”

Clarisse

La recherche de la reconnaissance sociale est une petite mort

Si Seulement notre travail était rémunéré à la hauteur de notre talent

Le travail est une création de soi au quotidien pour garder le lien et partager ses connaissances.

Ingrid

Lettre de motivation d’un paresseux engagé

Chère Madame, cher Monsieur,

Suite à votre annonce parue dans le journal “Le monde du travail réorganisé” je pose ma candidature pour le poste de “responsable de la réorganisation des heures de travail” au sein de votre communauté.

Vu que j’ai plus de 15 ans d’expérience en tant que chômeur de longue durée je me vois tout à fait apte à faire évoluer les agendas des employés vers une meilleure balance travail-paresse.

Ma qualification s’est construite par des expériences multiples :

  • J’ai dû vivre ma vie avec très peu d’argent et en ayant beaucoup de temps libre.
  • Être à court d’argent, était parfois compliqué pour moi, mais j’ai toujours trouvé des solutions, de temps en temps aux confins de la légalité, laquelle, si vous voulez bien me permettre de le dire, devrait aussi être revisitée.
  • Après avoir hérité une petite cabane de ma Mamie Colette (on l’appelait Colette-Chouette car elle l’était vraiment !), j’ai aménagé la maison de mes propres mains. Ensuite il n’y avait pas de dépenses terribles, juste l’entretien et quelques charges (elles aussi devraient être révisées, mais je ne pose pas encore ma candidature pour le poste de ministre de l’Économie.)
  • Mon temps libre m’a permis d’entretenir de très bonnes relations avec tout le voisinage et j’ai plusieurs amis fidèles. Certains d’entre eux et elles sont des chômeurs comme moi et partagent mes expériences. D’ailleurs, je vous propose de les embaucher également, on formera une équipe solide
  • Notre temps libre nous a permis de cultiver un jardin, pour en jouir et avoir moins de dépenses alimentaires.
  • Nous partageons une seule voiture et avons appris à très bien nous organiser pour l’utiliser.
  • J’ai beaucoup de compétences en bricolage et comme je ne sais pas tricoter, j’échange des travaux de plomberie, par exemple, contre un pull en laine fait par ma voisine de gauche.

Avec toute la créativité qui a bien évoluée au fil des années et qui m’a apporté une grande satisfaction dans ma vie je suis sûr de très bien pouvoir assurer votre poste proposé. La vie est bien possible avec moins d’heures de travail qui sont cependant correctement payées.

Pourtant, j’accepte un contrat sur 15h par semaine, pas plus. Du reste de temps, j’en ai besoin pour ma formation continue en paresse.

Veuillez agréer, Madame, Monsieur, mes sincères salutations,

                                                                                                          Paul Libèr

Sabé

MONOLOGUE INTÉRIEUR

UNE VIE HONNÊTE … POUR QUOI FAIRE ?


Pour pouvoir mener une vie honnête dans ce monde il faut avoir un
métier, mais je suis adepte de la paresse.


Oui, je pratique sans honte la paresse !


Changer de métier tout en préservant ma personnalité et mon moi intérieur. Changer de métier, oui mais lequel ?


Un métier qui me correspond, qui me transcende, qui me passionne, qui me fait vibrer, qui me donne envie de me lever le matin mais voilà je le redis et je le revendique ; la paresse est pour moi un art de vivre.


Comment donc concilier les deux ?


Le travail, certes, mais pas au détriment du reste.


Je cherche, je me questionne, me questionne de nouveau … me questionne encore, me retourne le cerveau dans tous les sens mais rien à faire je dois avouer que la paresse est une part de moi à laquelle je ne veux pas renoncer.


Trouver un métier passion ? Compliqué.
Trouver un métier alimentaire ? Sans intérêt.
Trouver un métier épanouissant ? Pourquoi pas ?
Trouver un métier juste pour trouver un métier comme tout le monde ou pour faire plaisir à mes parents ? Hors de question !

Sortir des sentiers battus et oser tout remettre en question ? En aurais-je le courage ?


Pour pouvoir mener une vie honnête dans ce monde il faut avoir un
métier …

Et pourquoi pas décider de mener une vie malhonnête sans avoir de métier mais en ayant ma vie à moi ? Rien qu’à moi …


Romain

La paresse au Travail

Cher futur Président de la République ,

Après avoir parcouru le livre de la paresse pour tous,

je m’interroge quant à l’avenir que vous nous proposez dans votre non programme.

N’est-il pas temps de vous déprogrammer pour enfin avancer et espérer ?

Tout simplement.

Lors d’un atelier d’écriture organisé par Sabine que je nomme immédiatement à la Culture, il a été établi que le mot PARESSE était et est la plus grande définition de l’action, constructive, productive et économique au mot TRAVAIL.

Je devine que vous êtes suspendu, en état d’haleine pour découvrir la suite de cette délicate écriture. Vous en salivez d’impatience, mais malheureusement le « travail » que vous avez défini m’appelle.

Ingrid

Pour pouvoir mener une vie honnête en ce monde, on doit avoir un métier.

Pour pouvoir mener une vie honnête en ce monde, on doit avoir un métier.

Me voilà donc livré à moi-même avec deux ans de chômage pour pouvoir me trouver, me retrouver, après m’être perdu dans les méandres épineux du monde du travail.

Ciao, bye bye, auf wiedersehen, jamais plus !

Je m’entends dire à mon fils : « -Tu dois trouver un travail qui te plaise, dans lequel tu peux accomplir tes passions, servir le monde, le rendre meilleur et gagner de l’argent-Quand même, on en a besoin-. »

Quelle injonction ! Je suis incapable de me l’appliquer à moi-même et il me la renvoie sans ménagement.

« -Et toi Papa, Expert-comptable, c’est ça ta passion ? »

Et merde !

« -Tu comprends pas que j’ai dû faire des concessions pour pouvoir t’élever, te payer le violon, les vacances, les colos à l’UCPA, le véto de Cookie (notre caniche). »

Évidemment, je ne peux pas lui assener ça comme ça au risque de le culpabiliser à vie et de l’envoyer dans la roue infernale des séances de psy.

Bon, revenons à mes passions d’enfant. Il paraît qu’il faut toujours en revenir à l’enfance. Fil de ferriste, je n’ai plus l’âge, j’ai passé la date de péremption.

Capitaine de navire, je ne crois pas qu’on offre des formations aux plus de cinquante ans.

Clown, Je suis déjà un clown dans ma propre vie, warum nicht ?

Musicien ? J’ai gardé mon sax, il suffirait de s’y remettre.

Clown saxophoniste, ça sonne pas mal ?

Et clown saxophoniste sur des croisières le long du Danube ?

Je pourrais aussi être clown saxophoniste en hôpital, en Ehpad, en école, pour des comités d’entreprise, des goûters d’anniversaire, des meetings politiques (Ça détendrait un peu l’atmosphère…)

En plus j’embarque mon fils et son violon et je dresse le caniche.

Une espèce de sainte trinité !

Passion, paresse, passe-temps !

Deux ans, c’est juste ce qu’il me faut !

Merci la rupture conventionnelle !

Alléluia !

Marie

Ma vie de clown

Pour pouvoir mener une vie honnête en ce monde il faut avoir un métier…

Mais si cela m’ennuie??? Je pensais à la vie de clown – et la chose la plus improbable du monde s’est produite. Mon frère cadet, gravement malade à l’époque et hospitalisé pendant des semaines, a donné à ma famille le goût de la clownerie. Il y en avait un à l’hôpital qui faisait rire les enfants – sous chimiothérapie ou après des opérations du cœur (là plus doucement à cause des douleurs dues à l’incision). Tout d’un coup, mes parents étaient d’accord avec une carrière de clown pour moi. Mais comme ils ont eu tort ! Je ne me voyais pas du tout dans un hôpital, plutôt dans le grand monde du cirque. Je n’en avais rien dit, je les ai pris au mot et je leur ai échappé. Comme ils étaient assez préoccupés par la santé de mon petit frère, ils ne se sont pas rendu compte de mon départ avec le prochain cirque qui était venu en ville – et qui est parti.

J’adorais les longs trajets d’une ville à l’autre. Sans permis de conduire, j’ai pu voir défiler les paysages, moi, somnolant sur mon siège passager, sans responsabilité aucune , …

J’ai vu les représentations de mes collègues-artistes, j’adorais !

Et puis le droit de se moquer de tout …

Mais être drôle chaque soir, à long terme, ça fatigue,  ça m’épuise même. Je n’ai pas envie de faire rigoler tout le temps, de ne jamais être pris au sérieux…

Sérieux … J’aurais dû quand même faire des études ou, au moins, cette formation de comptable qui m’était proposée. Oui, un bureau ! …  Je pensais que ce n’était pas pour moi, mais il y a du chauffage dans les bureaux, n’est-ce pas ? Puis il pleut très rarement à l’intérieur, je suppose – au contraire de notre vie sur la route, sur les prés, la plupart du temps à l’extérieur…  Et les fauteuils de bureau doivent être si confortables …

Et puis, dire aux gens: “Ces chiffres-là ne sont pas corrects ! Refaites le calcul !!!“ … Quelle autorité ! Je rêve d’avoir une autorité. …. Professeur, peut-être …

Peut-être !

Il y a des camps de vacances organisés par « Graine de Cirque », je pourrais être prof de cirque pour les mômes, …

Sabé

Bibliographie pour cet atelier

  • « Exercice poétique pratique de François Matton »
  • « Dictionnaire historique de la langue française » de Alain Rey
  • « Paresse pour tous  » de Hadrien Klent
  • « Verbier – herbier verbal à l’usage des écrivants et des lisants » Michel Volkovitch
  • Théâtre sans animaux » de Jean-Michel Ribes
  • « Le métier » auteur inconnu

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